24 heures avec les chiens...

Ce n'était pas prévu comme ça mais nos guides proposent de transformer nos deux sorties en chien de traineau en une sortie d'une journée avec nuit en yourte... 

Comment refuser une telle proposition ?

Nous préparons donc notre petit sac de survie (ni eau, ni électricité là bas !) avant de nous rendre, ce mardi en début d'après-midi, sur le site des chiens pour passer 24 heures avec eux...

Le camp de base des chiens

La meute de chiens a bien senti qu'il se tramait quelque chose... ils sont excités et n'attendent qu'une chose, aller se dégourdir les pattes avec nous !

Nous sommes deux couples, accompagnés de deux guides. Chacun aura son traineau ; nous devons donc préparer 31 chiens (10 chiens pour le premier traineau, puis trois traineaux à 5 et un traineau à 6 chiens). 

 

Prise de contact

Antony et Derek, nos deux guides, nous expliquent comment installer les harnais sur les chiens. Il nous faudra plus d'une heure pour habiller l'ensemble des chiens et les positionner sur chaque traineau. Les chiens sont choisis minutieusement et les équipes sont construites avec beaucoup d'attention par Derek : il faut savoir équilibrer chaque traineau, en fonction de la force et du caractère des chiens ! Chose impressionnante, il connaît tous les chiens, leur nom, leurs petites manies...

Préparation des attelages

Certains sont tellement excités qu'il est difficile de les harnacher ! Nous qui craignons d'avoir froid avec les -12° ambiants, commençons à enlever les gants et ouvrir les blousons ! Il n'y a pas à dire, c'est plus sportif que la motoneige !

Une fois les 5 équipages finalisés, Antony nous explique les bases de la conduite. Deux choses principales à retenir : quand trop de vitesse, freiner avec les deux pieds (il y a une herse en métal à l'arrière du traineau) et ne jamais lâcher le traineau en cas de chute ! Le reste vient tout seul, paraît-il...

Les choses sérieuses vont commencer... sentant le départ, les chiens sautent et tirent tant qu'ils peuvent... on sent une force inimaginable à l'avant ! Le traineau à peine détaché, les chiens bondissent en avant ! Il faut être bien accroché pour ne pas se faire éjecter ! Quelques dizaines de mètres plus loin, premier essai de freinage... aussi magique que cela puisse paraître, les chiens s'arrêtent !

Une fois toute la petite troupe en ordre de marche, nous partons vers les grandes étendues enneigées. Même si la conduite des chiens demande beaucoup d'attention, nous profitons pleinement des paysages. Impossible de faire de photos en chemin par contre car dès que l'on relâche quelque peu la pression, les chiens bondissent !

Sur les petits chemins

Nous prenons peu à peu confiance... jusqu'à la première chute ! Impressionnante, mais finalement sans gravité. Elles seront, au final, assez nombreuses...  La première descente fait monter l'adrénaline également mais, au final, en freinant bien les chiens, ça passe !

Ils n'aiment pas s'arrêter !

Tout d'un coup, la troupe s'arrête... le traineau des guides, situé à l'avant, a perdu 4 de ses chiens : un filin a lâché... Impossible de les rattraper, nous les voyons nous narguer au milieu de l'étendue de poudreuse avant de prendre le large...  

Pas grave pour les chiens, ils reviennent spontanément au chenil (ils seront en effet là mercredi midi à notre retour...) ; par contre, pour nous, c'est un peu plus complexe car passer de 10 à 6 chiens pour le traineau de tête remet en question l'avancée de la caravane ! Nos guides décident donc de redéployer les chiens autrement. Caroline, qui avait le traineau à 6 chiens en perd un... l'un des autres traineaux passe de 5 à 4 chiens... 

Nous avançons plus lentement jusqu'à retrouver un groupe parti, lui, pour l'après-midi et qui est sur le retour. Nous leur prenons 4 chiens en remplacement de nos fugueurs. La seconde répartition des chiens dure assez longtemps. Pendant ce temps, ils piaffent d'impatience : c'est à celui qui hurlera plus que son voisin ! Qui a dit que c'était moins bruyant que la motoneige ? Nos oreilles souffrent...

Découverte de la yourte

Nous arrivons à la yourte vers 16h30. Un long filin est installé sur le chemin ; nous devons déshabiller tous les chiens et les y attacher pour la nuit. Le soir tombe rapidement en forêt, nous finissons dans le noir complet... Si les habiller ce midi avait été sportif, les déshabiller l'est tout autant ! Ils savent qu'une fois installés, ils auront à manger... 

La petite vie s'installe à l'intérieur

Avant de prendre place dans la yourte, nous donnons à chacun deux blocs de viande congelée... ils nous mangeraient la main tellement ils sont déchainés ! Une fois tout le monde servi, le calme revient... nous n'entendons plus que le bruit des mâchoires et des babines...

Nous prenons nos quartiers dans la yourte. C'est une grande yourte prévue pour 9 personnes ; la structure de bois est impressionnante ! Derek a mis en route le feu et il fait déjà chaud quand nous nous installons. Maya, sa chienne qui nous a accompagnés, a le droit de rentrer au chaud, elle... c'est une ancienne chienne de traineau à la retraite... elle trouve rapidement sa place devant le feu !

Séchage des blousons et des chaussettes !

A la lumière d'une lampe de camping, nous déballons les cartons qui ont été déposés pour nous en motoneige l'après-midi... nous découvrons un véritable festin ! Soupe, pot-au-feu de cerf rouge puis tarte aux bleuets. 

Pendant que le repas se prépare, Caroline a la bonne idée d'aller explorer les toilettes sèches, à l'extérieur... Quand elle revient, impossible d'ouvrir la porte, la serrure s'est visiblement cassée ! Une chose est sure... il fait froid, dehors, en simple petit jogging ! Très gentiment, les hommes ouvrent la fenêtre de la porte... la tête au chaud et les fesses congelées, ce n'est pas plus confortable ! La solution n'étant pas trouvée rapidement, Caroline décide de rentrer, à force de contorsions, par la petite fenêtre ! Finalement, la serrure sera complètement démontée... laissant béant un grand trou dans la porte ! Ça fera de l'aération pour la nuit au moins...

Pascal et Maya

Remis de nos émotions, nous prenons le temps de manger, en discutant avec nos guides qui nous expliquent la vie des trappeurs... Pour une soirée, nous trouvons ça rigolo... par contre, passer un hiver comme ça, nous n'imaginons pas ! Nous finissons la soirée autour d'un verre de Caribou, sorte de vin chaud couleur locale... il y en a qui vont bien dormir cette nuit !

Après un dernier passage aux toilettes à l'extérieur (hic...) puis une toilette de chat, nous nous installons dans les duvets. Derek et Antony se lèveront toutes les heures pour remettre une bûche dans le feu... pendant que nous, nous dormirons ! Au milieu de la nuit, les chiens de mettent à hurler ; l'un d'entre eux s'est détaché et pique la bouffe des autres... c'est l'émeute ! Une fois l'ordre remis, tout se calme et nous pouvons finir notre nuit tranquillement.

Vers 7h30, nous sommes réveillés par les rafales de vent qui chassent du toit la neige tombée pendant la nuit. Le petit déjeuner prend forme : toasts grillés à même le poêle à bois et crêpes faites par Derek. Une fois rassasiés, nous rangeons le reste des victuailles ; elles seront récupérées en motoneige dans la journée.

Véritable boule de neige...

Les chiens nous attendent patiemment : certains dorment encore, en boule, complètement recouverts de neige ! 

Comme hier midi, nous devons tous les rhabiller avant de les remettre en attelage. Soit nous sommes plus efficaces, soit ils ne sont pas encore totalement réveillés... nous installons tout ce petit monde relativement rapidement. 

Réveil des chiens

Préparatifs matinaux

Notre balade reprend doucement. La neige qui tombe participe à la magie des paysages. Tout est paisible dans les petits chemins de forêt. Nous enchainons passages entre les arbres et traversées de vastes plateaux dénudés. Tout est immaculé et nous ouvrons le chemin dans les étendues de poudreuse.

Ils n'ont qu'une envie : repartir gambader !

Après quelques côtes, quelques chutes, quelques mélis-mélos de chiens, nous revoilà au chenil... fatigués mais heureux ! 

Câlins bien mérités à l'arrivée !

Un petit au revoir... avant la sieste !

Les chiens sont à bout de force et s’effondrent avant qu'on ait le temps de les détacher. Comme conseillé par nos guides, nous leur faisons de gros câlins avant de les rattacher à leurs niches.

Il est plus de 13h quand tout est rangé... un bon chocolat chaud nous attend à la ferme